Photo kiss-in Lyon sur le site de Têtu
Communiqué de presse du
Collectif d’organisation de la Marche des fiertés LGBT de Lorraine :
L’extrême droite religieuse se déchaine
Depuis mercredi 3 juin, le site ‘Riposte catholique’ invite les internautes à écrire au Préfet, aux Députés de la Moselle, au Maire et à l’Evêque de Metz pour leur demander de faire en sorte que le kiss-in prévu le samedi 5 juin lors du défilé de la Marche des fiertés LGBT de Lorraine soit interdit devant la cathédrale. La lettre d’interpellation dénonce une « provocation antichrétienne » qui serait motivée par de la « christianophobie ». Ces jeux de mots pourraient faire sourire s’ils n’avaient pas convaincu le Préfet de Lyon de sursoir à un évènement similaire le 17 mai, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie.
Dans quel camp se situent la haine et la provocation ?
Depuis l’accession de Joseph Ratzinger à la tête du Vatican, il ne se passe pas un trimestre sans que l’institution catholique ne désigne les Lesbiennes, Les Gays, les Bi et les Trans à la vindicte des militants de l’extrême droite religieuse. Le 3 février 2009, le pape nomme Gerhard Maria Wagner évêque de Linz, en Autriche. Ce prêtre s’était illustré en 2005 en déclarant que l'ouragan Katrina était une punition divine pour la tolérance des homosexuels et la permissivité sexuelle de la Nouvelle-Orléans. Le 24 avril 2009, un bar gay est attaqué à Laval par des jeunes du Mouvement Catholique de la France. Le 14 février 2010, des militants gays sont physiquement agressés sur le parvis de Notre-Dame de Paris par des intégristes. Le 12 avril 2010, le cardinal Bertone, numéro 2 du Vatican, déclare au Chili que les agressions pédophiles commises par les servants de l’Église sont l’œuvre des prêtres homosexuels… De leur côté, les mouvements civiques qui militent pour l’égalité des droits des personnes LGBT organisent des kiss-in (2 minutes trente de gens qui s’embrassent en public) devant les lieux qui symbolisent le pouvoir de leurs oppresseurs. Les associations organisatrices de la Marche rappellent que beaucoup de leur adhérents se revendiquent de la foi catholique. Ces derniers ne supportent plus d’être constamment montrés du doigt par leur Eglise pour avoir commis le seul péché d’aimer une personne du même sexe. Certains d’entre eux, de plus en plus nombreux, se détournent de l’institution pour vivre leur spiritualité de manière individuelle ou dans le cadre d’association LGBT confessionnelles.
Appel à la mobilisation pour préserver le caractère laïque de l’espace public
Depuis la 1er Marche des fiertés LGBT de Lorraine en 2003, la manifestation est toujours passée devant la cathédrale les 5 fois où elle s’est déroulée dans les rues de Metz. Cette 8ème édition ne fait donc pas exception. Les associations organisatrices de la Marche appellent les partis politiques républicains, les syndicats et toutes les associations de défense des droits de l’être humain à écrire au Préfet de la Moselle pour faire barrage aux manœuvres des intégristes et à défiler nombreux aux côtés des manifestants le samedi 5 juin.