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PLUS BELLE LA RANDO ...

« Moins d’un sapin »  grommela, Erik l’organisateur de la sortie. Dès les premiers mètres, le ton était donné. Ils étaient une petite vingtaine à avoir répondu présents pour cette rando dans le parc naturel de Pagoeta en Gipuzkoa et ils savaient déjà que leur guide ne leur épargnerait rien, jugeant ce parcours indigne des Bascos.

Et en effet, à peine amorcée la modeste ascension, le bourreau décida d’abandonner le chemin dans les sous-bois pour une montée dans la lande. Couinements dans l’assistance…le guide maugréa contre la faiblesse des âmes et poursuivit, insensible. Une barrière se présenta, imprévue. Il fallut hélitreuiller un vénérable toutou… (photo)

La petite troupe atteignit alors une immense croix dominant la mer et la ville de Zarautz . Frappé  d’une fièvre mystique, aussi subite qu’inattendue, l’un des randonneurs (loulou?) avoua qu’il lisait la bible, le soir avant de s’endormir ; enfin c’était une pratique toute récente confessa-t-il ; son compagnon leva la tête vers les cieux… plus belle la bible !

 Le guide s’éloigna, à l’écart, ressassant vraisemblablement son dépit face à ces ouialles qui n’avaient pas assez, à son goût, le sens du dépassement de soi. Le vent se déchaîna sur un ciel de traîne.

Après une collation au pied d’une bergerie, descente dans les bois d’automne : feuilles mortes, souvenirs d’enfance et champignons furtifs… accompagnée de la méditation d’un des marcheurs sur les espèces hallucinogènes…

Et la petite troupe continua à  s’enfoncer dans le renoncement, n’hésitant plus, à la première occasion, à exiger l’apéro et séance tenante le pique-nique du midi. Notre guide était en enfer.

Et puis  toujours la descente, sans fin, jusqu’aux tréfonds de la vallée et de l’âme ;  mais c’était juste avant la rédemption, avant  l’ascension finale vers  le village de départ, Aia.

Remontée cruelle pour certains, résurrection pour un autre : le bourreau, parti derrière toute la troupe, prit  à cet instant un plaisir, longtemps retenu, à peine dissimulé désormais, pour rejoindre puis  dépasser, lentement,  l’un après l’autre, chacun des randonneurs qui soufflaient et suaient  toutes les eaux de leurs corps. Il   glissait  silencieux, vers l’arrivée  pour  attendre, observer, scruter façon Hannibal Lecter, le visage de chaque participant qui atteignait grimaçant le but…

Le groupe se reconstitua, laborieusement et rejoignit un café - boulangerie pour  avaler café latte, thé exquis ou bière fraîche, le tout  accompagné de douces viennoiseries …avant-goût du paradis retrouvé ?

 Et c’est alors que se produisit l’incroyable :   d’un coup, d’une manière totalement inattendue,  sans doute victime de  toutes les avanies subies au cours de la journée (ou était-ce la révélation d'un être réel muselé au tréfonds de sa personne ?), le tyran se mit à  engloutir, frénétiquement, moults madeleines et autres palmiers tout chauds,  devant le regard effaré de la troupe qui en resta muette…

Suite de votre feuilleton  dimanche 20 novembre pour l’ascension (sportive) du pic du Buztanzelaï en Basse Navarre !

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Commentaires

  • Bien bel hommage édulcoré, car la réalité est plus effrayante encore ...

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