Dans le quotidien Sud Ouest
La Gay Pride de Biarritz a beau être la plus petite de France, elle n'en demeure pas mois revendicative.
Samedi 16 juin, lesbiennes, gays, bi et trans défileront pour la 12e fois afin de rappeler qu'ils sont des citoyens avec des devoirs et droits qu'ils veulent similaires aux autres citoyens.
A l'invitation des Bascos, association LGBT du Pays basque basée à Biarritz, tout le monde sera le bienvenu à la Gay Pride. Rendez-vous est donné dès 12h30 au village associatif planté sur l'esplanade du phare de Biarritz, où se tiendra un pique-nique. Dès 13h30, plusieurs DJs se relaieront pour faire monter l'ambiance.
A 16heures, départ en musique de la Marche des fiertés avec pas moins de cinq chars. Direction le centre-ville de Biarritz. A 18heures, retour au phare où des DJs prolongeront cette après-midi festive. La fête continuera le soir dans des bars partenaires (Bô Bar, Eleven) qui resteront exceptionnellement ouverts tard dans la nuit.
Dans le Journal du Pays Basque
“Il y aura une bataille pour que l’avancée faite avec François Hollande devienne loi.” En matière de droit à l’égalité pour les homosexuels, lesbiennes, bi et trans, Bernard Gachen, président de l’association Les Bascos, organisatrice de la Gay Pride, n’est pas dupe. “L’engagement n’aboutit pas forcément et on sait que les conservateurs de la droite populaire de l’UMP et du FN, comme les autorités religieuses ne laisseront pas cela passer aussi facilement”, nuance-t-il.
Si les organisateurs de la Gay Pride, ou Marche des fiertés homosexuelles, lesbiennes, bi et trans, se félicitent de l’engagement 31 de François Hollande, en faveur de l’ouverture du droit au mariage et à l’adoption des couples gays et lesbiens, ils rappellent que “la mobilisation ne devra pas faiblir”.
Silence des députés sortants
En cette période d’élections législatives, la Gay Pride du samedi 16 juin prochain, à la veille du second tour, prendra une tout autre allure. Pendant cette campagne, l’intégralité des candidats aux élections législatives sur le territoire français s’est vue envoyer un questionnaire de 36 points, dont le mariage et l’adoption, par les associations LGBT. En Pays Basque, sur 40 candidats, 17 se sont exprimés, dont les candidats socialistes, dans la droite ligne de François Hollande. “L’UMP n’a pas répondu, mais certains sont plus ouverts que d’autres dans le parti. Nous avions discuté avec Max Brisson qui était favorable. Je ne dis pas que c’est un grand progressiste et il a la mairie de Biarritz en tête, mais ni MAM ni Grenet ne nous ont répondu.”
Samedi 16 juin, donc, un défilé d’entre-deux tours qui rassemblera syndicats, partis politiques et associations sur la notion d’égalité des droits. Car le droit au mariage n’est pas une finalité en soi mais plutôt un symbole, comme l’explique Bernard Gachen. “On ne veut pas s’enfermer dans le schéma du mariage. Nous, ce que nous voulons, c’est la stricte égalité de droits. La question du mariage, c’est un peu notre cheval de Troie.”
Et de rappeler que la vigilance sera de rigueur pour toutes les associations et militants des droits des homosexuels, lesbiennes, bi et trans. En 1999, déjà, malgré les ambitions affichées du gouvernement, la pression avait été forte. Ainsi le Pacs, initialement prévu pour être signé en mairie, avait fini par être signé au tribunal. Un lobbying des “conservatismes politiques, idéologiques et religieux” que dénonce l’association Les Bascos mais qui est toujours réel. “D’ailleurs, nous attendons la réaction qui ne saurait tarder de l’évêque de Bayonne”, termine Bernard Gachen. A bon entendeur.