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“Dépassionner le débat” que suscite le mariage pour tous, un mot d’ordre que se donne l’association Les Bascos qui milite pour l’égalité des droits et qui se lance, elle aussi, en campagne. Alors que le projet de loi a été validé en Conseil des ministres le mercredi 7 novembre dernier, le texte n’arrivera pas avant fin janvier 2013 à l’Assemblée nationale. Un laps de temps que les militants LGBT (Lesbien, Gay, Bi et Trans) comptent bien mettre à profit pour combler un projet de loi qu’ils jugent “incomplet”, en mettant en place une opération de sensibilisation.
En cause, les “absences de taille” du texte, que sont la procréation médicalement assistée, la question de la filiation ou encore le statut du tiers. Autant de questions qui “sont renvoyées à un futur débat ou à une future loi sur la bioéthique et sur le droit de la famille” déplore Beñat Gachen, président de Les Bascos.
L’association a pris contact avec les députées socialistes “très clairement engagées”, Europe-Ecologie-Les Verts, le PCF ou encore EH Bai, qui l’ont assuré de leur soutien, mais aussi avec des élus moins à gauche, à l’instar du sénateur Jean-Jacques Lasserre (Forces64) ou de Max Brisson (UMP). L’association évoque un climat local plutôt “nuancé” alors qu’au niveau hexagonal les positions sont plus tranchées. “Les seules oppositions frontales sont celles du Front National et l’Eglise catholique qui occupe le terrain” ajoute Beñat Gachen.
Grosse épine dans le pied des militants LGTB, “l’homophobie” grandissante qui entoure le projet de loi, attisé par les discours des différents représentants de l’Eglise catholique, et plus particulièrement par l’évêque de Bayonne, considère l’association. “Nous sommes très heureux que ce projet de loi ait été adopté mais le débat s’éternise et cela donne une pleine tribune à des discours extrémistes à la limite de l’incitation à la violence et à la haine” alerte John-Patrick Castet, coordinateur de l’association à Bayonne. La tenue, le 30 novembre et 1er décembre prochain, d’un colloque “Pour la vie”, monté par Mgr Aillet cristallise déjà les passions. “Leur définition de la vie n’est pas la nôtre”, conclut le coordinateur.
Carole SUHAS dans Le Journal du Pays basque