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  • THEORIE DU GENRE: COMMUNIQUE DE L'UNSA EDUCATION

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    Programme de SVT en première :

    l'UNSA Éducation opposée à la censure des manuels scolaires

     Le député UMP de la Gironde Jean-Paul Garraud indique sur son blog que les programmes de première en sciences de la vie et de la terre ne prévoient pas d'enseigner la  "théorie du genre", comme le lui a indiqué le ministre de l'Éducation nationale. Il en profite pour appeler sur son blog "les directeurs d'établissements et les parents d'élèves à ne pas acheter les manuels qui ne respecteraient pas les directives ministérielles." 

    La fédération UNSA Éducation rappelle que les auteurs et éditeurs des manuels scolaires élaborent ceux-ci en fonction des programmes officiels. Le choix des manuels relève de la responsabilité des équipes pédagogiques, les enseignants étant tenus, en fonctionnaires de l'État agissant de manière éthique et responsable, d'appliquer les programmes ministériels. L'UNSA Éducation n'en condamne que plus fermement l'appel implicite à la censure formulé par le député Jean-Paul Garraud dont le titre du billet est explicite: "Théorie du genre: 3ème sexe?" 

    M. Garraud aurait pu le constater à la simple lecture des arrêtés du 1er août 2010 parus au Journal officiel de la République française n°199 du 28 août 2010* (1re ES et L; 1re S) que la mention "théorie du genre" n'apparaît effectivement pas. Mais il aurait aussi gagné à lire ce qui figure dans les programmes:

     "Féminin/masculin

    La prise en charge de façon responsable de sa vie sexuelle par ce futur adulte rend nécessaire de parfaire une éducation à la sexualité qui a commencé au collège.

    Ce thème vise à fournir à l'élève des connaissances scientifiques clairement établies, qui ne laissent de place ni aux informations erronées sur le fonctionnement de son corps ni aux préjugés.

    Ce sera également l'occasion d'affirmer que si l'identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l'orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée."

     La campagne menée par certains milieux, notamment les associations familiales catholiques, vise en effet à caricaturer les programmes de sciences des classes de première pour mieux chercher à imposer une vision traditionaliste de la famille, hors de laquelle il n'y aurait que des déviances. Cette vision s'appuie sur une formulation du pape Benoît XVI qui affirmait le 22 décembre 2008: "Ce qu'on exprime souvent et ce qu'on entend par le terme “gender”, se résout en définitive dans l'auto-émancipation de l'homme par rapport à la Création et au Créateur. L'homme veut se construire tout seul et décider toujours et exclusivement seul de ce qui le concerne. Mais de cette manière, il vit contre la vérité, il vit contre l'Esprit créateur."

    L'UNSA Éducation rappelle fermement que, dans une république laïque qui ne connaît que des citoyens, libres et égaux devant la Loi, ce n'est pas au nom d'une vérité révélée, d'une supposée transcendance que s'élaborent les programmes d'enseignement, notamment en matière scientifique. Les programmes scolaires visent à former des citoyens responsables, éclairés, tolérants. Les appels répétés contre les programmes de sciences de première, les relais qu'ils trouvent dans la représentation nationale montrent hélas! que, comme lors de la création du PACS, ce qu'il faut appeler "les vieux démons de l'ordre moral" sévissent encore.

    À cette occasion, l'UNSA  Éducation tient condamner la volonté de censurer les ouvrages qui ne seraient pas conformes à certaines interprétations et rappelle avec fermeté que, loin des régimes totalitaires et de leurs manuels officiels, la liberté éditoriale et pédagogique qui s'exerce dans le respect des programmes ministériels ne saurait être remise en cause. L'UNSA Éducation attend donc du ministre de l'Éducation nationale, indirectement mis en cause par les propos du député Jean-Paul Garraud, qu'il rappelle son attachement à la liberté éditoriale, garante d'un enseignement républicain qui se fait un honneur et un devoir de former sans conformer.

    * JO du 28 août 2010 : http://bit.ly/cmYOxU

     

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  • BAYONNE: QUAND LA THEORIE DU GENRE FÂCHE L'EGLISE ...

     

    gender studies, bayonne, basco-sphere, unsa

     

    LU DANS LE JOURNAL DU PAYS BASQUE

    C'est une polémique d'un «genre» nouveau, dont on n'a sans doute pas fini d'entendre parler. Depuis plusieurs semaines, des associations catholiques de l'Hexagone s'érigent contre l'introduction à la rentrée 2011, dans les programmes de l'Education nationale, de la «théorie du genre» ou «gender studies». Le chapitre de science et vie de la terre (SVT) incriminé sera abordé par les classes de première, section L (littéraire) et ES (économique et social).

    Née aux Etats-Unis au début des années 1970, la théorie du genre sépare le sexe de l'individu (homme ou femme), de son genre (masculin, féminin). Ainsi, l'identité sexuelle serait purement physique, biologique et publique, quand le genre relèverait de l'orientation sexuelle, liée à l'appréciation personnelle et à l'influence des relations sociales. Pour ses partisans, ce dédoublement induit plusieurs possibilités présentées comme un choix : hétérosexualité, homosexualité, bisexualité, transsexualité.

    Au Pays Basque Nord, le directeur diocésain de l'enseignement catholique, M. Aphaule, se montre inquiet de cette évolution programmatique. Dans le numéro de mai-juin de la revue En bref - interne aux établissements dont il a la charge -, il affirme ainsi : «La `théorie du genre' est absolument irrecevable, au regard de l'anthropologie chrétienne qui affirme, la différence `femme/homme', l'altérité, la complémentarité des sexes, l'unité et l'unicité de la personne».

    En plein préparatifs de la Gay Pride de Biarritz, qui a lieu cet après-midi, Beñat Gachen (Basco-sphère) s'insurge de ces attaques : «Dans le cadre de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, l'Eglise n'a pas à donner son point de vue sur les programmes scolaires. Le but de l'enseignement n'est pas de former des croyants, mais des citoyens. Cela ne m'étonne pas : c'est une tentative pour l'Eglise d'imposer un modèle hétérosexuel, unique et éternel. La diversité lui fait peur».

    Même son de cloche du côté de l'Unsa Education locale, qui prendra la parole lors de la manifestation festive. Extrait : «Les `associations familiales catholiques' lancent leur nouvelle croisade. Elles ont décidé de s'en prendre aux programmes des SVT et, comme le rappellent les programmes, à `l'acceptation des différences'. Elles ont une cible : l'homosexualité. Elles dénoncent la théorie du `genre' qui montre que les différences sexuelles ne peuvent justifier les inégalités entre personnes. Pour ces associations intégristes, l'hétérosexualité est la norme et les identités entre hommes et femmes établies une fois pour toutes».

    Pas explicite dans le programme

    Si la théorie du genre cristallise les tensions, le chapitre incriminé, «Féminin masculin», ne la mentionne en réalité pas explicitement. Il souligne «seulement» que «ce thème [...] sera également l'occasion d'affirmer que si l'identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l'orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée». Par ailleurs, à l'issue de l'enseignement, «l'élève devrait être capable d'expliquer le déterminisme génétique et hormonal du sexe biologique, et de différencier aussi identité et orientations sexuelles», indique-t-il. En fonction des manuels, le propos se trouve plus ou moins accentué, et la théorie du genre citée ou pas.

    Cette nuance semble importante. Un professeur de SVT confie, sous couvert d'anonymat : «Les bouquins, ce sont des éditeurs qui les font. Ils ne sont pas toujours calés sur les programmes. Parfois, ils vont plus loin. Pour l'enseignement catholique sous contrat avec l'Education nationale, c'est le programme qui compte».

    Joint par téléphone hier, afin qu'il précise son propos, M. Aphaule estime que la théorie n'a pas sa place dans le programme de SVT tout court, en raison de son caractère supposé non scientifique : «Ce qu'on appelle `théorie du genre' est une théorie, pas une vérité scientifique. Or, les programmes incitent plus ou moins à la présenter comme une vérité scientifique. Il s'agit pour nous d'être vigilants là-dessus. Derrière cette théorie, il y a toute une anthropologie, une vision de l'homme, de l'être humain. Celle-ci est évidemment contestable. Et contestée par l'anthropologie et la vision de l'homme telle qu'elle est dans la vision chrétienne du monde».

    «Ils veulent que ce soit retiré»

    Certains, dont Beñat Gachen pensent que l'objectif final de toute la campagne «est de faire pression pour que le ministère retire» ce thème des programmes 2011. «On appelle les enseignants à la vigilance, à distinguer entre ce qui est de l'ordre de la théorie, et ce qui est du domaine de la science. Ceci dans le respect de tous les programmes», dément M. Aphaule.

    Et le directeur diocésain de proposer une alternative : «En philosophie, cela fait des années que l'on enseigne aussi bien des auteurs chrétiens comme saint Thomas d'Aquin, que Nietsche, Hegel, Marx, Sartre. On présente les différentes visions du monde. Ensuite, les jeunes se forgent leur opinion. Si on veut parler de la théorie du genre en philosophie, pourquoi pas ?». Chiche.

    Un article de Pierre MAILHARIN, à découvrir dans le Journal du Pays Basque