Le 17 mai, la journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie sera consacrée au thème : « Religions, homophobie, transphobie ». Le sujet est vraiment d’actualité à l’heure où au nom des religions, on refuse l’égalité des droits, ou pire, l’on persécute lesbiennes et gays au nom de l’Islam ou du christianisme.
Comment dans ces conditions ne pas s’interroger sur la proposition de loi en faveur d’un retour à l’enseignement du fait religieux à l’école ,déposée récemment par des députés de l’UMP : « La présente proposition de loi s’inscrit aussi dans le cadre du débat sur l’identité nationale voulu par le Président de la République et le gouvernement. Elle a pour objectif d’instituer un enseignement dans le cadre scolaire des religions et de leur pratique. » (Lire toute la proposition de loi en cliquant ici.)
Se mobiliser pour défendre la laïcité n'est-ce pas une autre façon de défendre les droits LGBT ?
Commentaires
Enseigner le fait religieux ne me paraît pas dangereux en soi et peut-être même utile pour comprendre notre culture; je suis d'autant plus à l'aise pour en parler que je ne suis pas croyant.
Samuel, le type d'enseignement dont tu parles (pour mieux appréhender notre patrimoine littéraire, architectural, artistique, les débats intellectuels etc.)existe déjà à l'école dans le cadre des programmes d'Histoire. On enseigne l'Histoire des religions. Mais les députés UMP semblent ne pas s'en contenter et veulent certainement aller plus loin : sinon pourquoi une nouvelle loi?
Il y a toujours chez certains la volonté de réintroduire la religion comme socle de la morale, une tentation avouée de mettre sur le même pied l'enseignant et le curé.
Dans son discours au Latran, Sarkozy affirmait: "Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes...Un homme qui croit, c’est un homme qui espère. Et l’intérêt de la République, c’est qu’il y ait beaucoup d’hommes et de femmes qui espèrent. La désaffection progressive des paroisses rurales, le désert spirituel des banlieues, la disparition des patronages, la pénurie de prêtres, n’ont pas rendu les Français plus heureux...La morale laïque risque toujours de s’épuiser quand elle n’est pas adossée à une espérance qui comble l’aspiration à l’infini...
Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance. [...] »
Comment ne pas être en conséquence un peu méfiant?
Bonsoir,
Je ne me souvenais plus de ce discours de Latran au sujet de ce passage précis.
Cela mériterait certainement un débat apolitique et philosophique à lui tout seul.
Pour faire court, d'un simple revers de la main, il est très aisé de balayer nonchalamment cette "sarkozade" au sujet de la morale en expliquant au petit Nicolas que la morale n'est, ni intimement liée à la spiritualité, ni dépendante de la religion. Bien au contraire, surtout quand cette dernière est teintée d'une hypocrisie incommensurable dont elle dégouline depuis 2 millénaires (cf comment les religions ont été le prétexte à des luttes géostratégiques, à des luttes de pouvoir au service de politiques inhumaines et inconséquentes).
Sinon, cela signifierait que le premier athée croisé dans la rue serait le pire amoral en puissance qui puisse exister sur Terre. Pour mon compte, je n'ai pas spécialement ce sentiment, et pourtant je suis un pur cru de l'éducation laïque...
Il y a alors ; à mon sens ; TOUTES les raisons de s'inquiéter et de se méfier de cette atteinte agressive et délibérée à la laïcité de notre République au sujet de cette proposition UMP.
Stéphane.
Quant à moi,gavé jusqu'à indigestion de la morale chrétienne des collèges privés, je suis néammoins complètement d'accord avec vous.