Six ans après la dernière révision des lois sur la bioéthique, un réexamen a lieu : un projet de loi sur la bioéthique a été présenté lors du Conseil des ministres du 20 octobre 2010 par la ministre de la santé et des sports, Roselyne Bachelot. Le maître mot du texte gouvernemental semble être continuité. Ainsi, la prohibition de la gestation pour autrui est maintenue.
Ce qui a fortement rassuré Mgr Marc Aillet, notre évêque de Bayonne, Lescar et Oloron qui écrit sur le site du diocèse : « Il faut se réjouir que certaines revendications, telles que la « gestation pour autrui » (les « mères-porteuses »), aient été écartées à la suite des travaux des « Etats généraux de la bioéthique », auxquels l’Eglise et les chrétiens ont d’ailleurs activement participé. »
Enthousiasme que ne partage pas du tout l’Association des Parents et Futurs Parents Gays et Lesbiens qui considère ce projet comme « un rendez-vous manqué. »
« Ainsi, l’accès aux techniques de procréation médicalement assistée – insémination, FIV – reste limité aux couples mariés et à ceux qui peuvent justifier de deux années de vie commune. La seule innovation est qu’il s’ouvre aux pacsés hétérosexuels, ce qui crée une discrimination – une de plus – à l’encontre des couples homosexuels pacsés.
Ce projet reflète une vision extrêmement conservatrice de la famille, comme si le projet parental ne pouvait se concevoir que dans le cadre d’une union hétérosexuelle.
Le législateur semble ignorer l’existence des familles homoparentales qui sont pourtant une réalité bien vivante. Partout ou presque en Europe, la famille homoparentale est reconnue et peut se constituer dans un cadre légal respectant les principes éthiques. La France s’apprête à continuer à être le dernier pays à fermer les yeux devant cette évolution de la société.
Cette situation oblige chaque année, des milliers de couples homosexuels à franchir une frontière – belge, espagnole ou autres – en quête d’une insémination ou d’une FIV et des centaines d’autres à
s’envoler vers des pays plus lointains à la recherche d’une mère porteuse.
Pour mettre fin à cet exil procréatif, l’APGL préconise un accès aux techniques de PMA aux célibataires et aux couples et une légalisation encadrée et rigoureuse de la Gestation pour autrui. »
Voila qui ne devrait guère plaire à notre évêque !