LA BELLE SAISON
France -2015 -1h45 – Réalisé par Catherine Corsini avec Cécile de France, Izia Higelin, Noémie Lvovsky, Kévin Azaïs, Laetitia Dosch…
1971. Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s’émanciper du carcan familial et gagner son indépendance financière. Carole est parisienne. En couple avec Manuel, elle vit activement les débuts du féminisme. Lorsque Delphine et Carole se rencontrent, leur histoire d’amour fait basculer leurs vies…
Catherine Corsini revient sur l’émergence du féminisme des années 70 et de ses luttes en choisissant l’angle singulier d’une histoire d’amour entre deux femmes. L’une citadine émancipée au caractère indépendant, l’autre fille de paysans, terrienne et secrète.
L’histoire de cette rencontre qui va les chambouler l’une et l’autre est au cœur de ce film solaire, qui commence par décrire de manière assez jubilatoire, l’énergie de ce mouvement qui bouscula la France, changea la vie des femmes et des minorités sexuelles.
La deuxième partie, lumineuse et touchante, raconte l’amour qui va se construire, s’effriter, pour mieux peut-être se reconstruire, entre Carole et Delphine, revenue en Limousin pour soutenir sa mère après que son père a été victime d’un infarctus. Un amour qui doit évidemment se cacher, mais qui finira peu à peu par se révéler.
Catherine Corsini montre avec lucidité et subtilité tous les paradoxes de Carole et de Delphine, interprétées par Cécile de France et par Izia Higelin, dans une histoire à la beauté élégiaque qui nous attache de bout en bout…
SUMMER
Lituanie, Pays-Bas – 2015 – 1h30 en VO – Réalisé par Alanté Kaïvaté avec Julija Steponaityte, Aiste Dirziῠté, Jῠrate Sodyté…
Sangailé a 17 ans. Accablée par sa torpeur solitaire et la moiteur de l’été, elle cherche à réveiller ses sensations dans un sombre rituel désenchanté. Elle rêve d’apesanteur et de vol plané mais ses démons la retiennent au sol. La rencontre avec une artiste, intrépide et solaire, pourrait amorcer la voie de son épanouissement…
La jeune réalisatrice lituanienne Alanté Kaïvaté, primée au Festival de Sundance, signe un beau récit initiatique à la fois sensuel et épuré. Au jeu épatant des deux comédiennes s’ajoute toute la palette de la mise en scène (musique, paysages, lumière dorée de fin d’été, inventivité dans les décors et les costumes) qui crée une atmosphère très singulière, entre féerie et noirceur…