Dans une tribune libre publiée ce jour par le Journal du Pays Basque un prêtre du diocèse de Bayonne aborde le thème de l’homoparentalité. Nous nous permettons de mettre en ligne le texte que nous vous invitons à lire et à commenter par mail à bascoblog@gmail.com ; et pourquoi ne pas rédiger un texte qui s’intitulerait « L’homoparentalité en réponses ! »
L’homoparentalité en questions ?
F. -X. ESPONDE / Prêtre
Il est des sujets sensibles qui concernent des minorités mais dont l’incidence sur le groupe social est importante.
Comme pour l’homoparentalité qui concerne des parents de même sexe à la suite de la recomposition des familles après divorce ou par le choix d’un des parents à une relation nouvelle du couple…
Vis-à-vis de la famille nucléaire basique et traditionnelle, cet horizon de l’homoparentalité pose bien des questions qui vont au-delà des humeurs incantatoires des pour ou des contre le principe lui-même.
La famille nucléaire individualisée père/mère/enfants est de projection récente, du XIXe siècle, comme le soulignent les sociologues. La famille précédente ressemblait davantage à une tribu, une communauté de générations réunies ensemble.
Dans le Code civil français, où la famille homoparentale n’est pas reconnue, la filiation prime sur le statut des parents et l’état civil veille a minima à ne pas confondre ces deux niveaux de rapports. Dans la famille homoparentale, un parent social s’ajoute au parent légal sous un rapport de coparentalité inédit pour le cas.
Selon des situations diverses
Comment se greffe ce nouveau parent dans des unions hétérosexuelles antérieures ?
Quels arrangements permettent l’éducation d’un enfant tiers pour ce nouveau parent qui a un autre père ou une autre mère biologique antérieure ?
En cas de rupture dans le couple homoparental, entre les deux “parents” homme ou femme pour le cas, ou une invalidité ou un décès dans le pire des cas, quelles protections permettent de garantir les droits de l’enfant ?
La loi française autorise l’adoption par une mère célibataire mais non par un couple pacsé, ou dans un couple homoparental caché, que répondre à ces couples homoparentaux en droit d’avoir un enfant faute de pouvoir l’obtenir par eux-mêmes ?
Depuis une première décision de la Cour de cassation le 24 février 2006 autorisant deux femmes à être mères de deux enfants de l’une d’elles, la question taraude en France d’autres couples homoparentaux.
Dans cet ordre d’idée, la revendication à la PMA (procréation médicale assistée) pour ces unions étant interdite par insémination avec donneur pour femme seule et homosexuelle, comme est interdite la gestation pour autrui, le débat revient sur le devant de la scène.
Ces pratiques interdites en France étant permises en Espagne, en Hollande, en Belgique, en Grande-Bretagne ou au Danemark, ces naissances se pratiquent à l’étranger et se régularisent en France, une façon somme toute relative de les considérer légitimes en droit français !
Sylviane Agacinski proposait cette réflexion dans un de ses livres : “Si l’ordre humain, social et symbolique donne aux individus une filiation double mâle et femelle, ce n’est pas en raison de sentiments liant les parents, des désirs qui les animent, des plaisirs qu’ils se donnent, la condition sexuée de l’existence humaine et de l’hétérogénéité de toute génération dont la culture a choisi ce modèle”.
Vient désormais le temps de savoir si ce propos est entendu aujourd’hui par des milieux différents qui n’en comprennent pas le sens !
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