Voici 40 ans, le 1er septembre 1970, François Mauriac, enfant de Bordeaux, décédait. L’occasion de rappeler un aspect plus secret de cet écrivain évoqué dans un ouvrage paru l’année dernière :
« Une "biographie intime" de François Mauriac (1885-1970) retrace la vie secrète, ardente, de l'écrivain catholique, et évoque pour la première fois ouvertement son homosexualité, jusqu'ici passée sous silence.
Le mérite du livre de l'écrivain et historien Jean-Luc Barré est d'aborder franchement le thème de l'homosexualité de l'écrivain, que ses précédents biographes avaient au moins minimisé.
Jean Lacouture avait bien évoqué le sujet dans son imposante biographie de Mauriac parue en 1980, mais en s'en tenant, selon Barré, à l'hypothèse d'une "tentation réfrénée" liée à "quelques années terribles" de sa vie. L'auteur de "François Mauriac, Biographie intime 1885-1940" (Fayard) y voit au contraire une composante essentielle de l'oeuvre de Mauriac, grand bourgeois bordelais, catholique fervent, marié, bientôt père de quatre enfants.
A l'issue d'une enquête fouillée, basée sur des documents et correspondances inédits, il égrène les amitiés masculines de Mauriac et pioche dans son oeuvre les confessions, les doutes qui révèlent, écrit-il, "la conscience effrayée qu'il a de sa propre homosexualité".
De "sa grande tendresse" pour son cousin Raymond Laurens à sa "grande passion" pour un jeune attaché culturel suisse, Bernard Barbey, alors qu'il atteint la quarantaine, c'est un défilé de "jeunes hommes blonds", de jeunes gens "équivoques et sulfureux" autour de l'écrivain.
Au point que Mauriac tentera de récupérer dans les années 1960 des lettres dans lesquelles il s'est exprimé librement pour, dit-il, "protéger les siens" »
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